La maison du photographe Anselme-Romuald Roy

Résumé de la déposition d’Yvan-M. Roy faite devant le Comité de démolition de Lévis le 18 octobre 2011.

Anselme-Romuald Roy, artiste photographe, est celui à qui l’on doit l’initiative d’avoir choisi l’entrepreneur Napoléon Lavoie pour la construction de l’édifice qui se trouve au 32-34, de la côte du Passage, à Lévis. De cet entrepreneur, l’historien Pierre-Georges Roy a raconté ceci : « Napoléon Lavoie fut en son temps le meilleur ou tout au moins le plus en vogue des entrepreneurs en construction de Lévis… Il m’est impossible de donner la liste des constructions faires par M. Lavoie, mais je sais que la menuiserie de la plupart des bâtiments du Collège, du Couvent et de l’Hospice fut confiée à cet entrepreneur. Quant aux maisons d’habitation construites par lui, plusieurs existent encore et braveront de longues années à venir les intempéries des saisons… En 1884, c’est M. Lavoie qui avait construit pour la ville la Halle Notre-Dame, rue Saint-Louis (auj. le CLSC)».

Au dossier que M. Roy a déposé au comité de démolition, il a joint une photographie (24 septembre 1884) de la famille de Pierre-Georges Roy, alors âgé de 14 ans, en précisant que pendant les cinquante ans d’exercice du photographe, des centaines, sinon des milliers de familles de Lévis et des campagnes environnantes se sont fait « tirer leur portrait » dans l’atelier d’Anselme-Romuald Roy, celui qui fut sur la rive-droite du Saint-Laurent l’équivalent du célèbre Jules Livernois de la ville de Québec.

M. Roy a également versé au dossier des extraits du marché de construction (11 août 1882) dans lequel il est écrit que les fondations « seront parties sur le roc et auront deux pieds d’épaisseur, le comble « sera français », il sera fait « deux vitraux doubles » pour le magasin, et que « l’on devra faire tous les vitraux nécessaires pour un atelier de photographe ». Il a insisté sur le fait que « le bâtiment a un caractère architectural spécial qui vient renforcer le caractère patrimonial du Vieux-Lévis… [et]…il est pour Lévis l’équivalent de la maison Livernois, à Québec », ce qui devrait être suffisant pour lui mériter une reconnaissance historique.

Enfin, petit détail pour l’histoire de l’épargne et du crédit ouvrier dans ce Lévis nouveau, ville de la coopération, M. Roy a mentionné que la construction avait été financée par la Société de construction permanente de Lévis, une petite mutuelle fondée en 1869 par le notaire Léon Roy, père des historiens Joseph-Edmond et Pierre-Georges Roy.

Nulle part dans l’histoire officielle du Mouvement Desjardins ne se trouve l’information qu’Alphonse Desjardins avait été, de 1889 à 1894,  actionnaire et membre du conseil d’administration de la Société  de construction permanente de Lévis .

3 commentaires sur « La maison du photographe Anselme-Romuald Roy »

  1. Quand le vieux bâti est démoli, il est trop tard.
    Il est trop tard pour se rappeler le travail des générations qui nous ont précédés.
    Il est trop tard pour se rappeler.
    Courage et détermination aux gardiens de notre mémoire.
    Mettre en valeur le patrimoine bâti ajoute une plus-value aux bâtiments.

  2. Quelle belle bâtisse! Assurément beaucoup plus solide que celles qu’on construit aujourd’hui. Je suis incapable de comprendre pourquoi on tente de détruire à tout prix notre histoire, de détruire des endroits où ont vécu des gens qui ont contribué à immortaliser les gens de Lévis. La cerise sur le gâteau est que les élus, plus particulièrement Madame Roy-Marinelli, ne fait rien pour empêcher le désastre! Mais madame Roy-Marinelli marquera aussi l’histoire de Lévis, comme le photographe Anselme-Romuald Roy, c’est certain, mais en tant que celle qui aura empêché que Lévis devienne un quartier historique, et en tant que celle qui aura autorisé des projets tels le projet Jazz qui a poignardé le Vieux-Lévis droit au coeur. Madame Roy-Marinelli passera à l’histoire en tant que celle qui aura permis d’effacer des Pages d’Histoire de cette belle ville qu’est Lévis. Soyez certaine madame la mairesse que l’histoire, elle, ne vous oubliera pas!

    Gens de Lévis, levez-vous et faites cesser ces ignominies!!

  3. Très intéressant de faire le lien historique de chaque habitation. Je dirais même plus, ça apporte de l’émotion, de la fierté, et on ressent l’âme d’une maison quand on pense à toutes ces générations qui y ont vécu. C’est indéniable. Je ne comprends pas qu’on puisse penser autrement d’autant plus que ces maisons sont solides et bien enracinées. Merci beaucoup à M. Yvan Roy

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