Depuis 1990 à Séoul, l’histoire de la mise en valeur du Palais royal
Au début du dernier siècle, les Japonais avaient mis fin à la dynastie des rois Joseon qui avaient régné sur les Coréens de 1392 à 1910. Au cours des siècles, les Joseon avaient construit à Séoul un Palais qui comptait plus de 500 bâtiments, répartis sur un site de 40 hectares.

Le Palais des rois Joseon
À partir de 1911, le gouvernement japonais entreprit la démolition du Palais royal. Seulement une dizaine de bâtiments furent épargnés. Puis, à partir de 1916, entre les deux portes qui gardaient l’entrée du Palais, les Japonais érigèrent un imposant édifice administratif de style néo-classique. Ce qui restait de l’héritage architectural des rois de Corée fut minimisé et radicalement occulté.
Vers 1930, l’édifice administratif japonais

Vers 1980, la première porte d’accès au Palais et l’avant de l’édifice administratif Japonais

La porte intérieure du Palais royal à l’arrière de l’édifice administratif japonais

Vue aérienne de l’édifice administratif japonais devant la cour de la salle du tribunal des rois Joseon

En 1995, le gouvernement de la Corée du Sud entreprit la démolition du bâtiment nippon
Un Programme particulier d’urbanisme à caractère radical
Vers 1990, le gouvernement de la Corée du Sud mit en place un projet particulier d’urbanisme visant à refaire intégralement l’environnement de l’ancien Palais Royal. En premier lieu, on procéda à la démolition de l’ancien édifice administratif japonais. La construction aurait pu défier les siècles, mais l’édifice était considéré comme un affront à la mémoire des Coréens.
Depuis quelques années, le Palais de Séoul est devenu une destination incontournable pour les millions d’étrangers qui chaque année choisissent de se rendre visiter la Corée du Sud. En 2015, 40% des bâtiments de l’ancien Palais avaient été reconstruits. Le plan devrait prendre fin dans une dizaine d’années.

La cour où jadis se trouvait l’édifice administratif japonais suivi par la porte intérieure du Palais

Reconstitution d’époque, les gardes à la porte intérieure du Palais

La cour intérieure du Palais et la salle du trône, tribunal administratif des rois Joseon
Séoul compte des architectes contemporains audacieux qui jouissent d’une grande liberté professionnelle. Toutefois, l’État a toutefois interdit la liberté architecturale dans le périmètre du Palais royal.

La tour GT Est à Séoul, un exemple de l’exercice de la liberté architecturale en milieu urbain contemporain
Séoul a choisi de faire une distinction claire et nette entre milieu patrimonial et milieu contemporain dans la mise en place de projets ou plans particuliers d’urbanisme. Comme conséquence, il y a interdiction des constructions contemporaines en milieu hautement patrimonial.
Voici comment les Coréens projettent l’image de Séoul, leur capitale, à l’intention des touristes en quête d’exotisme:
» Séoul, la capitale de la Corée, symbolise à elle seule une part importante du patrimoine culturel de la Corée et reste la ville incontournable pour tous les touristes étrangers. Même si Séoul figure aujourd’hui parmi les plus grandes métropoles modernes dans le monde, son centre historique, entouré d’une muraille construite il y a plus de 600 ans, abrite quelques-uns des plus précieux vestiges du patrimoine historique de la Corée avec ses palais royaux, ses portes et ses vieux quartiers résidentiels. » Source Korea.net
http://french.korea.net/AboutKorea/Tourism/Historical-Heritage-Seoul
À Lévis depuis 1988, l’histoire de la mise en valeur du quartier de la Traverse
Ce qui faisait l’originalité du quartier de la Traverse au début du siècle dernier, du côté est, il y a l’anse Bégin, du côté ouest, la côte Labadie, et au centre, les bâtiments dans les environs de l’ancienne Halle Lauzon ( la »gare intermodale »).
L’anse Bégin

L’arrivée du bac à Pointe-Lévy, James Pattison Cockburn, 1831

La cale flottante et le quai de halage du chantier A.C. Davie

Au pied de la côte Bégin, le site historique national canadien du chantier A.C. Davie, suivi par les condos Diamant Bleu

Les condos Diamant Bleu et le Site national canadien du chantier A.C. Davie
La côte Labadie

En 1870, l’auberge du capitaine Augustin Labadie, suivie de la côte Labadie

Carte postale enjolivée de la côte Labadie, vers 1890, avant l’arrivée de l’électricité

Vers 1910, carte postale de la côte Labadie, la pittoresque »Old Breakneck Hill »

Entre 1985 et 1988, démolition des »taudis » (?) de la côte Labadie, érection d’un escalier pour valoriser l’environnement des « Rives du Saint-Laurent, le projet d’une centaine de condos de luxe.

Au pied l’ancienne côte Labadie, les condos »Rives du Saint Laurent »,
Le centre du quartier de la Traverse

La halle Lauzon, construite par la ville de Lévis en 1864, devenue en 1885, la gare de la Compagnie du chemin de fer de l’Intercolonial, puis Gare intermodale de VIA Rail jusqu’à 1997, enfin, aujourd’hui, dans la longue attente d’une vocation

L’ancienne Halle Lauzon, siège de la ville de Lévis de 1864 à 1885

L’ancienne pharmacie J.O. Dion, à 50 pas à l’est de la Halle Lauzon

Dans ses beaux jours, la pharmacie Dion, vers 1920

En face de la Halle Lauzon, « The Merchants’ Bank » construite en 1875, et l’ancien Hôtel Saint-Louis

La rue Laurier, vers 1905

La pittoresque rue Laurier vers 1915, centre névralgique des communications Lévis-Québec pendant le 19e et le 20e siècle.
- La rue Laurier, vers 1905

L’avenue Laurier vers 1900, de gauche à droite, la Station de police et d’incendie, la Caisse d’économie, l’Hôtel Kennebec, l’hotel Lawlor et le Bureau de Poste, en arrière plan, la parois supérieure de la Falaise et le Couvent de Lévis
Conclusion:
En 1987, la ville de Lévis a été appelée par des citoyens à procéder à la reconstruction des bâtiments historiques de la Traverse. La ville a préféré écouter et répondre aux intérêts de certains promoteurs qui fait marché avec une institution financière locale très portée à exercer un pouvoir dominant sur les conseils successifs de la ville de Lévis.
Les élites ont ignoré tout le potentiel de créer un produit touristique fortement doublement axé sur le patrimoine immobilier de la Traverse de Lévis et celui du panorama unique sur la ville de Québec. Les citoyens de 1987 avaient signalé de réaliser à la Traverse un projet à Lévis comme celui à Québec de Place Royale.
Les élites de Saint-Malo et de Séoul, choqués au cours du 20e siècle par la démolition du cœur historique de leur villes respectives, ont su vraiment reconnaître la richesse de leur patrimoine respectifs, contrairement aux élites Lévis ou apparaît régner soit l’ignorance, la paresse, l’insouciance, la soumission, la cupidité, ou parfois la mauvaise foi.
Yvan-M. Roy