Le 09 novembre 2011
Le journal de Lévis, Marie-Christine Patry
Arrondissement historique : pas de sitôt
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LA MAIRESSE ROY-MARINELLI ET LES DENTS DU PIIA, UNE QUESTION DISCUTABLE, OU…QUAND LA VILLE ENLÈVE SES DENTIERS
« Il n’y a aucune décision de prise en ce moment, précise la mairesse. La Ville a des dents avec le PIIA. Le promoteur travaillera dans le sens que la Ville veut».
[Danielle Roy-Marinelli, « Arrondissement historique, pas de sitôt », citée dans Icilevis.com, Marie-Christine Patry, 7 novembre 2111]
En juin et en septembre 2010, plusieurs citoyens se sont présentés lors de deux assemblées de consultation pour soumettre leurs opinions concernant le projet de construction d’un complexe immobilier sur la rue Saint-Louis, dans le Vieux-Lévis, où l’application du règlement sur les Programme d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) est obligatoire.
Le promoteur du complexe expliqua son projet d’un immeuble de condos aux allures contemporaines sur 7 étages qui se voulait en continuation des « rues d’ambiance » que sont Bégin et côte du Passage. Plusieurs ont indiqué que le projet dans son apparence et dans ses dimensions était démesuré. Une architecte d’expérience signala que l’immeuble limité à quatre étages serait rentable.
Le résultat est le suivant.
Au cœur du Vieux-Lévis, avec ses sept étages, son volume de 4 000 000 pi. cu. et son inspiration contemporaine, l’immeuble de la rue Saint-Louis écrasera littéralement les Halles Notre-Dame (CLSC) (260 000 pi.cu) et le Manège Militaire (440 000 pi.cu). Sur la question du volume, le règlement de PIIA a été défoncé de 15 fois dans le premier cas, 9 fois dans le second.
Avec ses sept étages et ses 22 mètres, l’immeuble n’est radicalement pas en continuation des rues d’ambiance que sont les rues Bégin et la côte du Passage où la moyenne des 54 bâtiments fait 8 mètres. Sur la question de la hauteur, le règlement du PIIA a été défoncé près de 3 fois.
Quant à l’intégration visuelle, le règlement du PIIA est foulé au pied, on ne peut parler de continuation d’ambiance quand on introduit un bâtiment d’allure 21e siècle dans un décor 19e siècle.
OUI, le PIIA a des dents pour les petits propriétaires du Vieux-Lévis, mais CERTAINEMENT PAS pour les promoteurs de condos. On constate jusqu’ici à chaque fois que la Ville enlève « ses dentiers ». Il n’y a aucune garantie que la ville n’agira pas pareillement lorsque les démolitions seront acquises. Voilà pourquoi la nécessité d’un moratoire et d’un «arrondissement historique », l’ultime recours contre les abuseurs patentés.
On s’ennuie aujourd’hui des maires d’autrefois.
Joseph-Edmond Roy, historien et maire de Lévis de 1895 à 1900, était farouchement opposé à la démolition de bâtiments anciens. Pour lui, il s’agissait d’actes de vandalisme. Le patrimoine immobilier ancien était chose sacrée. Voici ce que l’historien a écrit dans la biographie de Guillaume Couture (1884) :
« Ces ruines toutes décrépies qu’elles paraissent ont encore une solidité vraiment étonnante…La pioche du démolisseur n’en a pas facilement raison.
On l’a vu dernièrement ( en 1879) quand il s’est agi d’accomplir l’acte de vandalisme qui s’est terminé par la disparition du vieux collège des Jésuites (à Québec). Les naïfs et les peureux s’en allaient, criant sur les toits, que cet édifice vermoulu finirait par tomber sur la tête des passants. C’était une vraie honte que de laisser s’étaler pareille décrépitude en plein milieu d’une ville civilisée. Les ministres comme toujours, finirent par plier.
Les démolisseurs se mirent à l’œuvre. Pics et pioches attaquèrent ferme. Le vieux collège résista. Il fallut employer la poudre et le fulmi-coton. Les bourgeois du voisinage, tout effarés, signalaient les crevasses produites par les secousses des mines dans les murs de pierre de leurs maisons, quand le vieil édifice (construit en 1725) finit par céder.
Quelque peu réparé, l’ancien collège aurait duré encore cent ans. Nos pères bâtissaient pour leurs arrières-neveux. »