L’implication de Rodolphe Audette suite à l’effrondrement du 1er pont de Québec, des faits nouveaux et troublants, des observations, des conclusions.

Les faits nouveaux:

1) Le 29 août 1907, le premier Pont de Québec s’écroule. La Compagnie du pont et du chemin de fer de Québec qui dirigeait le projet avait déjà à son passif une importante dette de 4 672 952 $ (Actualisée en 2014 à 375 000 000 $ ).

2) Le 3 septembre suivant,  l’assemblée des actionnaires fut réunie. Siméon-Napoléon Parent, politicien, fut réélu président, et Rodolphe Audette, banquier, réélu vice-président.

Les observations:

1)  La Compagnie du pont et du chemin de fer de Québec se trouva en position de défaut face à ses créanciers, pour un montant de  4 672 952 $ .

2) Les actionnaires, au nombre de 133, allaient perdre leurs mises totalisant 263 000 $. Les créanciers, et il faut indiquer un certain nombre de banques, dont présumément la Banque Molson où Siméon-Napoléon Parent avait agi comme conseil légal, et la Banque Nationale, présidée par Rodolphe Audette, avaient ces créances de 4 672 952 $.

3) Après avoir été premier ministre du Québec de 1901 à 1905, Siméon-Napoléon Parent fut président de la Commission du chemin de fer Transcontinental de 1905 à 1911, compagnie pour laquelle le pont était destiné afin de joindre l’ouest du pays aux provinces maritimes.

4) En 1908, suite à une commission royale d’enquête, le gouvernement du Canada, sous l’administration du premier ministre Wilfrid Laurier, décida de prendre à sa charge la reconstruction du Pont de Québec;

5) Par la même occasion, le gouvernement absorba les dettes de la Compagnie du pont et du chemin de fer de Québec, évitant ainsi des pertes substantielles pour les individus et surtout pour les banques qui avaient fait confiance à l’expertise des entrepreneurs américains de la Proenix Bridge.

6) En 1905, le trésorier du gouvernement québécois James S. McCorkill (Brome) présenta un budget de 4 880 000 $ comportant un surplus de 85 000 $

7) En 2014, le budget du Québec a prévu des dépenses de 95,5 $ milliards.

Les conclusions:

Rodolphe Audette fut le principal intervenant auprès du gouvernement fédéral pour assurer la continuation d’un projet qui concernait à la fois des intérêts régionaux, mais surtout des intérêts nationaux pan-canadiens.

Il contribua à éviter à la ville de Québec et aux banques québécoises de subir un échec financier équivalant  au budget de la province de Québec de cette époque, avec toutes les conséquences que cela aurait pu occasionner sur l’épargne, le commerce et l’économie en général.

La catastrophe fut causée par des ingénieurs américains  qui avaient commis des erreurs majeures en évaluant la résistance des membrures de la structure du nouveau pont

Parmi ceux qui ont compris l’importance des enjeux pour Lévis-Québec, pour la province de Québec, et pour le Canada, il faut d’abord nommer Wilfrid Laurier, et  par la suite, ne pas oublier le banquier Rodolphe Audette.

Yvan-M. Roy

Sources : Le Pont de Québec, Michel L’Hébreux, Ed. Septentrion 2001, Chapitre 3

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