En 2008, dans le document « Lévis, un patrimoine à protéger et à mettre en valeur», signé par la mairesse Danielle Marinelli, la ville a placé le Couvent de Lévis parmi les principaux bâtiments au sommet de l’inventaire du patrimoine architectural de Lévis :
« Il ne fait aucun doute que le Collège de Lévis, l’école Marcelle-Mallet (ancien couvent Notre-Dame-de-Toutes-Grâces) ou encore l’église de Saint-Romuald, par leur monumentalité et leurs qualités, forment à coup sûr des pièces maîtresses du patrimoine lévisien ». (p. 8)
En 2008, le Couvent de Lévis apparaissait donc, aux yeux des techniciens et des politiciens, comme un bâtiment à protéger et mettre en valeur. La publication d’un tel énoncé de politique se devait normalement d’être suivi de mesures pour assurer nos seulement la protection et rayonnement des immeubles patrimoniaux, mais également l’intégration harmonieuse de toute nouvelle construction. En 2011, la ville de Lévis, toujours sous l’administration Marinelli, a adopté un plan d’urbanisme modifiant le zonage, les usages et les spécifications pour près de 3 000 zones urbaines. Il n’y eut rien pour ce qui concerne la protection du Couvent de Lévis et la mise en valeur de son environnement.
Au contraire, pour la zone urbaine P-2166 dans laquelle se trouve le Couvent de Lévis, le nouveau Plan d’urbanisme permet la construction d’un bâtiment de 5 étages alors que le Couvent n’en compte que trois.
Le bâtiment autorisé pourra compter jusqu’à 1 700 000 pieds cubes de volumétrie, soit 3 fois celle du Couvent de Lévis (600 000 pi.cu) et 8 fois celle de la Maison des Scouts (225 000 pi.cu). Un écrasement majeur.
Dès 2012, le Comité de quartier du Vieux-Lévis (CQVL) a dénoncé dans ses pages le brutal volte-face de la ville.
La ville de Lévis, malgré de beaux engagements et de belles promesses, continue la poursuite d’une planification insensible et irrespectueuse à l’égard de ses principaux bâtiments patrimoniaux.
À travers les années, il est apparu qu’il existe des promoteurs et des institutions financières qui n’ont aucun respect pour le patrimoine du Vieux-Lévis. La ville de Lévis a déjà fait en leur faveur des concessions excessives dans certains secteurs du Vieux-Lévis, notamment à la Traverse, et dans le quartier Notre-Dame. L’affaire du Couvent de Lévis se révèle des plus préoccupantes.
Pour en savoir plus :
- Le gymnase du Couvent de Lévis en 1989, une construction respectueuse du Vieux-Lévis ( 6 mai 2012 ) https://wordpress.com/post/cqvl.org/1091
- Rue Déziel, volte-face, désinvolture et désengagement ( 29 septembre 2013 ) (https://wordpress.com/post/cqvl.org/1658
- Le Couvent de Lévis (1858), un riche élément du patrimoine fortement menacé (15 octobre 2012) https://wordpress.com/post/cqvl.org/1414
- La ville de Lévis, un patrimoine à protéger et mettre en valeur ( décembre 2008) https://www.ville.levis.qc.ca/fileadmin/Documents_PDF/patrimoine-a-proteger-levis.pdf
- En 2019, l’écrasement de la maison Thompson (1854) par le volume d’un immeuble locatif: https://cqvl.org/2019/06/14/oui-ou-non-le-piia-de-1992-et-le-ppu-de-2017-ont-ils-assure-lintegrite-de-la-maison-thompson