À l’aide d’un graphique, les rédacteurs du Plan particulier d’urbanisme (PPU) ont exposé la portée d’une perspective à partir des fontaines du Quai Paquet jusqu’à la percée visuelle située au bas de la rue Guenette.
Les rédacteurs ont utilisé le terme « limite de lot », ce qui est la vérité. Cependant, ce n’est pas « rien que la vérité, et toute la vérité». Toute la vérité se trouve dans ce qu’à la Traverse, la limite des lots est à la « cime du cap ». Les rédacteurs ont évité d’utiliser cette expression technique employée par les arpenteurs depuis le début du régime français.

Représentation graphique illustrant une vue à partir des fontaines du Quai Paquet (PPU Vieux-Lévis¨)
En observant le graphique du PPU, on se rend bien compte que l’escarpement rocheux de la falaise sous la limite des lot ou cime du cap ne sera pas visible à partir du Quai Paquet, de même qu’à partir des portes de sortie du terminal des traversiers. C’est seulement le couvert végétal des terrains privés au sommet de la falaise qui sera visible. Disparue la falaise rocheuse, malgré les beaux engagements pour la préserver et la mettre en valeur.
En 1991, dans le Plan directeur de la bordure fluviale, les urbanistes de la firme Enviram avaient très bien décrit les caractéristiques de cette falaise :
« En arrière-plan du secteur de la Traverse, la falaise et son couvert végétal constituent un élément fort de la structure du paysage qui rehausse la qualité de l’espace perçu et insère un des rares éléments à caractère naturel dans le champ des observateurs » (p. 23)
En 2017, dans le PPU Vieux-Lévis :
« La falaise lévisienne : un élément naturel identitaire. La rive fluviale étroite du Vieux-Lévis est coupée du reste du quartier par la falaise abrupte qui peut atteindre près de 35 mètres, créant une barrière géographique et perceptuelle entre le secteur de la Traverse et le plateau. La falaise marque le territoire lévisien et confère au Vieux-Lévis sa silhouette urbaine caractéristique. .. sa mise en valeur est un élément étroitement lié au processus de revitalisation du quartier ancien. »
ENJEUX – Environnement et paysages naturels; « La mise en valeur et l’intégration harmonieuse de la falaise dans la requalification du secteur. »

Vue à partir des bittes d’amarrage du Quai Paquet sur la percée visuelle Guenette (la Croix de Tempérance) et l’emplacement du futur hôtel ( 8 étages – deux fois et demi la hauteur des bâtiments centenaires)

Vue à la sortie de la gare fluviale de l’emplacement du futur hôtel ( non pas 7, mais 8 étages), soit deux fois et demi la hauteur des bâtiments patrimoniaux
L’hôtel projeté aura 100 m en façade, et non pas comme initialement 22 m en hauteur, mais 25,5 m. parce qu’il y aura non pas 7, mais 8 étages. Près de trois fois la hauteur des bâtiments traditionnels du secteur, un gabarit marqué par l’irrespect, la démesure. Et perdue complètement la vue actuelle sur les fontaines de l’esplanade Paquet à partir de la percée visuelle de la rue Guenette.
Par son style d’inspiration contemporaine, le bâtiment hôtelier sera en rupture architecturale et dimensionnelle avec les bâtiments patrimoniaux de l’endroit, tout comme ce fut le cas il y a 25 ans ( Plan d’urbanisme de 1992) au pied de la côte Bégin, avec les condos-balcons du « Diamant Bleu » tout à côté de la maison historique »Homestead’‘ et du Lieu historique national canadien du Chantier maritime A.C. Davie…Tout comme ce fut le cas également en 1989 par la construction des condos-balcons Les Rives du Saint-Laurent au pied de l’historique côte Labadie. Les pittoresques maisons anciennes furent démolies et la côte fermée pour faciliter la vente des condos. On ne voulait pas d’une vue, à l’arrière pour la centaine de condos de luxe, sur la douzaine de maisons centenaires défraichies de l’historique côte Labadie.
Le Diamant Bleu, phase 4

Le Diamant Bleu IV suivi de l’atelier de traçage de formes, l’écurie et Homestead, et la résidence des constructeurs de navires Allison Davie (1796-36) et Elizabeth Taylor Davie (1803-73). Sur la droite, les installations de halage, de construction et de réparation de navires. Vue à partir du Quai Paquet de ce qui reste de la falaise au pied de la Côte Bégin. Respectueuse de la falaise, la maison « Homestead » de la famille Davie
Les Rives du Saint-Laurent, au pied de la côte Labadie (1989-93)

Les quelque cent balcons des Rives du Saint-Laurent …et derrière, la falaise et la pittoresque côte Labadie radicalement occultés
Depuis 30 ans, la pression exercée par les promoteurs et les agents de financement sur les élus municipaux a eu raison du « gros bon sens », des descriptions élogieuses ainsi que des belles promesses. *
Quelle belle marque de commerce pour Lévis! Quel « branding» !
Vive la mégalomanie des »Big Shots », ces ploutocrates qui ont pris à la fois le contrôle de Desjardins et celui de la ville de Lévis ! Think Big! … À nous le restaurant haut de gamme pour nos congrès, nos présidents du Mouvement et ceux des caisses de province, … à nous les chambres aux vues panoramiques pour récompenser l’excellence des directeurs généraux, et enfin… au diable la foutue falaise et la pauvre histoire du petit peuple de Lévis !
Yvan-M. Roy
Ploutocratie : (Larousse) Système politique dont les détenteurs du pouvoir sont dévolus aux détenteurs de la richesse.
Ploutocrate: (Larousse) Personne qui tire son pouvoir politique de l’argent.
Post scriptum :
1)De 1991 à 1998, c’est le conseiller Gilles Lehouiller qui a porté les dossiers des consultations en urbanisme auprès de la population de Lévis.
2) Depuis 2013, c’est le maire Gilles Lehouiller qui, en bout de ligne, cautionne les propositions concernant l’urbanisme du Vieux-Lévis, particulièrement en 2017 lors de l’adoption du Plan particulier d’urbanisme PPU .
* Pour accéder à l’article du Soleil le mardi 20 avril 2004 sur »La face cachée du Diamant-Bleu » :
https://fr.misc.transport.rail.narkive.com/9WKx4Or8/hi-hi-hi-et-ca-continue